Les responsables des Ressources Humaines des entreprises de la place et les experts de la Direction Général du Travail et des Lois sociales se sont réunis le 20 Juillet dernier autour de la nouvelle convention collective interprofessionnelle du Togo.
A l’initiative de la société RMO-Togo et l’association togolaise des gestionnaires des Ressources Humaines (ATGRH), cette journée de discussion a eu pour objectif l’application pratique du nouveau texte au regard des conventions existantes et des pratiques sur le terrain.
Les anciennes dispositions de la convention collective interprofessionnelle au Togo, devenues désuètes, ont été revisitées afin d’apporter des améliorations au cadre juridique du droit du travailleur au Togo. Ces améliorations concernent, selon les experts la revue à la hausse du taux de payement des heures supplémentaires, de l’indemnité de départ à la retraite, l’amélioration du système de calcul de l’indemnité de licenciement de même que l’introduction de nouvelles clauses relatives à la formation professionnelle.
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L’innovation majeure reste la nouvelle grille salariale annexée à la nouvelle convention. Ajoutée aux autres dispositions, elle vient clarifier la classification des agents et permet d’aller vers des conditions de travail plus favorable » a expliqué
Viagbo Komi, directeur des études à la Direction Général du Travail et des Lois sociales. «
La convention collective est un outil de travail fondamental pour ces responsables en charge de l’application des dispositions légales régissant les rapports de travail entre employeurs et travailleurs. Il est donc primordial de les amener à s’imprégner des nouvelles dispositions qui sont différentes de celles datant de 1978 afin d’éviter les conflits» a-t-il ajouté.
Pour
Jean Luc Moncel, Directeur d’Agence de
RMO-Togo, spécialisée dans la gestion des Ressources Humaines et de l’Intérim, l’objectif de cette journée de vulgarisation et de discussion autour de la nouvelle convention collective est de servir de passerelle entre les différents acteurs intervenant dans le secteur du travail et de la gestion des ressources humaines. «
Nous avons pour ambition d’une part de former les acteurs du monde du travail mais aussi de travailler de concert avec l’administration afin qu’elle ait des interlocuteurs aguerris en face lors de dialogues. Le but étant d’aboutir éventuellement à une législation des ressources humaines et de placement afin de professionnaliser le secteur » a-t-il affirmé.
Lors de cette journée, les responsables de ressources humaines ont eu l’occasion d’échanger sur les difficultés que rencontrent chacun de leurs collèges en termes de gestion quotidienne du personnel et comment les régler sur la base de ce que prévoit la nouvelle convention collective.
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C’est une initiative à saluer car la nouvelle convention collective n’est pas assez connue de tous. Il y a des dispositions qui pouvaient être interprétées à tort mais les explications des experts du Ministère du Travail, cela nous ont éclairé sur plusieurs zones d’ombres. Il est important que les gestionnaires de ressources humaines aient la bonne information afin que les employés puissent être rassurés et avoir le sentiment que les textes sont appliqués à juste titre » a déclaré à l’issu du séminaire,
Ingrid Megne Tsafack, responsable des Ressources Humaines de l’entreprise
OLAM-Togo.
Pour elle, les points clés de ce séminaire ont concerné les dispositions de la convention collective interprofessionnelle relatives à la rupture de contrat, aux avantages et droits du travailleur liés à son mariage.
Outre ces sujets, les gestionnaires des ressources humaines ont eu à poser leurs préoccupations sur les spécificités de la nouvelle convention collective par rapport à leur secteur d’activité. Il s’est agit notamment du type de contrat à appliquer aux personnels intérimaire, journalier et autres agents temporaires.
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Le sujet n’est pas assez abordé par la législation togolaise. Il n’y est fait cas que de travail saisonnier, temporaire ou d’intérim et il n’est mentionné nul part, la sous-traitance qui est en principe, la source même de la mise à disposition du personnel temporaire ou saisonnier. Ce qui crée un sérieux vide juridique à combler notamment par les conventions collectives sectorielles. Ce que nous qui exerçons dans le secteur aérien, attendons vivement au vue des nombreuses lacunes que présente la législation de la Zone Franche à laquelle nous sommes soumises » a expliqué
Bernard Edoh Wogodo, Directeur Administratif et Financier de la société
Africa West Cargo, une compagnie aérienne basée à Lomé.
Par ailleurs, l’association togolaise des gestionnaires des Ressources Humaines (
ATGRH) entend rééditer cette rencontre en vue de constituer un creuset de réflexion sur les défis majeurs du monde du travail. Pour
Déla Sassou EKLOU, président de l’ATGRH, «
il y va de l’avenir même du travailleur togolais ».