Le secteur du e-commerce devrait franchir la barre des 100 000 emplois fin 2014. Et il y en a pour tous les profils, ou presque : diplômés ou pas, avec ou sans expérience. Zoom sur les plus recherchés par les recruteurs de la filière.
Webdesigners et développeurs
« C’est, déjà, ainsi que les sites se construisent. » Question profils, Jérôme Letu-Montois préfère commencer par le commencement. Le directeur du dernier salon de l’e-commerce à Paris a assisté à plus de 300 entretiens d’embauche en trois jours. « Les premiers profils les plus recherchés correspondent à de nouveaux besoins. Il s’agit de webdesigners et de développeurs, c’est-à-dire des candidats qui maîtrisent le langage informatique et capables de créer des pages internet. » Sacha Kalusevic, directeur de la division commercial et marketing du cabinet Page Personnel, confirme : « on recherche ces profils qui sauront apporter leur savoir-faire à la vente ». Mais il précise que ces profils, certes très demandés, ne sont pas toujours intégrés en CDI. « Ils sont souvent recherchés pour des missions ponctuelles en intérim ou pour des CDD de 3 à 9 mois. » En revanche, pas besoin, forcément, d’être diplômé d’une grande école. « Ces postes peuvent correspondre à des gens auto-formés. D’ailleurs on ne repère beaucoup de profils créatifs via des blogs ou des plateformes de projets personnels. »
Spécialistes en webmarketing et data analysts
Le site est lancé. « Mais pour développer un site commercial en ligne, il faut ensuite se faire connaître, observe Nicolas Metairie, fondateur du site Pharmarket.com. Cet ancien champion de courses automobiles s’est reconverti dans le e-commerce en 2012 en lançant le premier réseau français de vente en ligne de médicaments bénéficiant de tous les agréments publics. « Nous sommes une dizaine aujourd’hui nous prévoyons de doubler assez rapidement nous effectifs, confie-t-il. Nous recherchons en priorité des spécialistes en webmarketing, c’est-à-dire des experts en référencement et des data analysts. » Mission des candidats : identifier les attentes des consommateurs et générer du trafic… et donc des ventes. « Il s’agit de profils techniques spécialisés dans le digital, précise ce recruteur. Quel que soit le site concerné, un intérêt pour le secteur est un plus mais pas indispensable. »
Responsables e-business et assistants commerciaux
Le succès aidant, la liste continue de s’allonger. « Le secteur de l’e-commerce devrait franchir la barre des 100 000 emplois en fin d’année, promet Jérôme Letu-Montois. Car avec le développement des différents sites, l’offre continue de s’enrichir. » Témoin, la percée du site Showroomprive.com. « Nous sommes très honorés d’avoir été élus par l’étude Xerfi parmi les 50 premières entreprises créatrices nettes d’emplois en France avec la création de plus de 500 emplois en 5 ans », se réjouit Thierry Petit, l’un des co-fondateurs du site de prêt-à-porter qui annonce déjà 150 nouvelles embauches en 2015. Avec de nouvelles perspectives, en Europe notamment, ce recruteur recherche aussi des profils plus commerciaux pour accompagner la croissance de l’entreprise. « Avec 50 % de croissance chaque mois, qui se traduit directement par une croissance de chiffre d’affaires, on a aussi besoin de commerciaux plus classiques, ajoute Nicolas Metairie. Dans notre cas, leur mission sera aussi de recruter des pharmacies partenaires. »
Sacha Kalusevic insiste lui aussi sur la dimension B to B du secteur. « On nous demande des profils de responsables e-business ou des chefs de projets, explique le recruteur. Ce sont des candidats plus pénuriques alliant compétences techniques et capacité à animer un site marchand. » Le profil correspond en effet à des candidats de formation supérieure en commerce (ou marketing) avec une expérience dans le digital. « Pour ces candidats, les opportunités sont très variées. Car non seulement de nouveaux sites se créent constamment, mais surtout de plus en plus de grands groupes se créent aussi des vitrines en ligne et utilisent l’e-commerce à destination de leurs partenaires commerciaux plutôt que vers les consommateurs seuls. »
Administrateurs des ventes et chargés de relation client
Dans la plupart des sites, impossible de négliger la relation client, le fameux B to C. « Dans l’e-commerce, les profils d’administration des ventes sont naturellement très recherchés, note Audrey Brichant, consultante au cabinet Walters People. Il s’agit de tout ce qui tourne autour de la gestion des litiges et l’enregistrement des commandes. Si on vend en ligne, il y a forcément des collaborateurs derrière qui interviennent dans ce domaine. »
