Un recruteur sur deux change d’avis sur un candidat après avoir consulté les réseaux sociaux, selon une étude*. Il serait donc dommage de se fermer certaines portes à cause d’erreurs encore trop courantes…
1 Des profils mal paramétrés
Sur les réseaux sociaux, comme ailleurs, il faut se méfier de la première impression et soigner son image. « Cela vaut pour tous les réseaux sociaux, y compris et surtout Facebook, observe Joelle Walraevens-de Luzy, auteure de Linkedin, le guide pratique, la clé de votre réussite professionnelle. Ces réseaux sont regardés à hauteur de 80 % par les recruteurs et un sur deux reconnaît changer d’avis après les avoir consultés ! » Parmi les écueils souvent relevés figurent ainsi des paramétrages de comptes insuffisants. « On peut avoir le meilleur profil qui soit sur LinkedIn et Viadeo et gâcher ses chances à cause d’une page Facebook mal sécurisée. Globalement, les candidats dévoilent encore beaucoup d'informations privées et préjudiciables. »
2 Une page d’accueil qui fait fuir
« Le pire, ce sont les photos de vacances, sourit Patricia de Silans. On se trouve peut-être beau et bronzé dessus mais elles sont hors sujet ! » Fondatrice de l’agence Photobranding, cette spécialiste du portrait d’affaires a vu défiler beaucoup de photos inappropriées sur les réseaux sociaux professionnels. Mais il y a plusieurs façons de se discréditer. « Il y a aussi des portraits sinistres qui font fuir tout autant, devant le même fond triste et un air figé. » Malgré tout, inutile d’y renoncer car sur Linkedin par exemple, un profil a sept fois plus de chances d’être regardé avec une photo… « Les conditions à respecter sont simples mais indispensables, poursuit Cyril Bladier, fondateur de l’agence Business on Line. Il faut une photo mais aussi soigner les mots-clés de ses pages. » Ainsi, un profil estampillé "en recherche active" ou des expressions arrogantes comme "le candidat qu’il vous faut" ne sont pas des plus vendeurs.
3 Squatter les profils des autres
Au passage, il faut faire attention à son empreinte virtuelle… même si l’on n’a encore rien écrit. « Si vous consultez d’autres profils, les personnes concernées peuvent le savoir, prévient Cyril Bladier. Les inscrits reçoivent des notifications et si vous revenez un peu trop souvent sur la même page sans demander de mise en contact, cela pourrait paraître suspect. » Autant le savoir pour ne pas abuser et tempérer sa curiosité. Ou alors penser, temporairement, à passer en mode anonyme dans ses préférences. Seule conséquence : vous perdez les statistiques de votre profil, parfois bien utiles.
4 Rater sa mise en contact
« Le contact est moins immédiat qu’il n’y paraît, insiste Joelle Walraevens-de Luzy. Il y a des codes à respecter. » D’un point de vue technique, la mise en relation n’a rien d’automatique sur LinkedIn et Viadeo. « Sur LinkedIn, les intéressés doivent spécifier comment ils connaissent l’interlocuteur visé avec la possibilité de rajouter un petit message. Sur Viadeo, les deux manipulations sont distinctes et beaucoup de demandes de mise en contact arrivent avec un message automatique du type "Souhaitez-vous ajouter X à vos contacts ?" ou "J’aimerais que vous rejoigniez mon réseau sur LinkedIn". Quand on sollicite un recruteur ou un contact dans une démarche de recherche d’emploi, se fendre d’un petit message est le minimum. »
5 Abuser du copier-coller
Encore faut-il que ce message soit pro, sans fautes d’orthographe… et original. Mais pas au sens décalé, s’entend. « Le pire, c’est le message impersonnel qui respire le copier-coller, poursuit Pierre Bultel, fondateur du cabinet de conseil PBRH. Quand on est limité à 300 caractères, on peut rédiger un petit mot bref, efficace, et personnel, qui motive cette mise en contact. Je veux savoir pourquoi un candidat me contacte moi en particulier et ce qu’il attend. »
6 Des excès de familiarité
Mais ce n’est pas parce que l’on a moins de signes qu’il faut contourner certaines règles. « Même si cela consomme sept caractères, on écrit évidemment "Bonjour", poursuit le consultant. Et si pour finir, on peut oublier des formules de politesse ampoulées pour un "Cordialement" plus sobre, on l’écrit aussi en toutes lettres et pas en langage SMS. » Ne pas oublier que la dernière impression compte autant que la première…
