Vous avez de l’ambition ? Envie de prendre du galon ? Voici la marche à suivre pour passer cadre dirigeant, si vous en avez l’étoffe…
Parlez-en franchement à votre manager
La clé d’une évolution vers ce type de fonction est d’avoir une discussion ouverte avec… son patron. « L’objectif est de savoir si cette démarche est possible dans l’entreprise. Et si oui, quelle est la marche à suivre », explique Bruno Serey, associé du cabinet Transearch. Dans les grandes structures, vous pouvez vous rapprocher du responsable des ressources humaines en charge de la gestion des cadres (ou cadres dirigeants). Demandez-lui comment il vous perçoit, s’il vous projette vers un poste de direction, quels conseils il vous donnerait pour y parvenir, etc. « Si vous avez un très bon patron, inutile de passer par les RH. Il se chargera d’enclencher le changement », observe un autre pro du recrutement.
Soyez ambitieux et déterminé
Identifier les motivations qui vous poussent vers ce type de fonction. Est-ce pour avoir une influence positive sur votre environnement ? Reprendre la direction d’une entreprise ? Pour être mieux payé ? Tout est audible mais il faut être au clair avec soi-même et assumer son ambition.
Identifiez vos atouts et marges de progression
On n’est pas promu cadre dirigeant sans avoir un minimum performer sur ses jobs précédents. Toutefois, évitez le – très modeste - « je suis un génie, je n’ai plus rien à apprendre ». Au contraire. « Appréhender l’écart entre vos ressources actuelles et ce qu’il vous conviendra de maîtriser demain. Fort de ce constat, l’un des bons moyens de progresser est de suivre un cycle de formation pour cerner ce que l’on attend d’un dirigeant », conseille Pierre Bultel, consultant RH et auteur du livre Mobilité interne (Eyrolles, 2009). Cela peut se faire via un programme spécial dirigeant dans une école de management. Tout est ensuite question de budget.
Regardez la réalité en face
« Pour assumer ce type de job, il faut savoir regarder la réalité telle qu’elle est et non pas telle que l’on souhaiterait qu’elle soit », insiste Pierre Bultel, expert de l’Association Progrès du management et formateur pour le Centre des Jeunes Dirigeants. Ce conseil vaut également pour la connaissance de soi. Pour être le plus objectif possible, appuyez-vous sur ce que les gens disent de vous en entretien annuel d’évaluation. Interrogez également des collègues, des pairs mais aussi des connaissances extérieures sur la façon dont elles vous perçoivent. « Si vous ne vous connaissez pas bien vous-même, vous aurez du mal à déléguer. Une vertu pourtant indispensable à tout futur cadre dirigeant », observe Pierre Bultel.
Apprenez à parler avec tout le monde
Un cadre dirigeant doit faire preuve d’un savoir-faire relationnel, y compris dans un environnement hostileen interne, avec des collaborateurs et les instances représentatives du personnel. Et en externe, avec ses clients, fournisseurs et partenaires, notamment.
Soyez résolument positif
On attend d’un dirigeant qu’il raisonne « solution ». Ne dites plus, « j’ai un problème » mais préférez « je cherche une solution ». Idem, exit le « je ne sais pas » au profit de « je me renseigne », etc.…
Réseautez en interne, mais avec parcimonie
L’objectif est double : vous faire remarquer par vos productions mais aussi glaner des infos sur la réalité de la fonction de cadre supérieur. « Vous pouvez établir des contacts internes avec vos futurs pairs du comité exécutif, par exemple. Mais veillez à ce que votre candidature ne leur fasse pas de l’ombre. Ne vous ouvrez pas de votre ambition à des gens qui pourraient être vos concurrents mais plutôt à des personnes complémentaires à votre profil », illustre Pierre Bultel. Si vous avez un mentor, donc un référent hors hiérarchie ayant déjà vécu cette expérience, c’est le moment de lui demander sa vision sur votre projet et ses conseils.
Regardez ailleurs
Enfin, si la conjoncture interne n’est pas favorable à votre évolution vers un poste de cadre dirigeant dans votre boîte, prenez le pouls dehors. Rapprochez-vous (par recommandation) d’un ou plusieurs clubs de dirigeants mais aussi des différents prescripteurs de conseils aux dirigeants comme lesexperts comptables, les notaires, etc. « Les membres des associations d’administrateurs d’entreprise sont aussi en général bien informés sur les futurs postes de cadre dirigeant à pourvoir », conclut Pierre Bultel. Et rendez-vous à Davos quand quelques années.
